Comme les choses peuvent changer en une année.
À la même période l’an dernier, j’avais le privilège de prononcer mon tout premier discours à titre de ministre des Sciences dans le cadre de la Conférence sur les politiques scientifiques canadiennes. Ma nomination au Cabinet – le premier à inclure un nombre égal de femmes et d’hommes dans l’histoire du Canada – a été une expérience emballante et une leçon d’humilité.
Le nouveau rôle constituait une étape importante en vue de rétablir le respect et la confiance du gouvernement à l’égard des scientifiques.
Au cours des dix années précédentes, les sciences avaient été repoussées en marge des politiques du gouvernement. Le moral des chercheurs était bas, en partie à cause de leur incapacité à parler librement de leurs travaux. Les scientifiques se sont réunis sur la Colline du Parlement pour manifester contre la Mort de la preuve. À cette époque, le financement de la recherche avait plafonné.
Notre gouvernement a été élu avec la promesse de redonner à la science la place qui lui revient à la table fédérale et de prendre des décisions éclairées fondées sur des données probantes. Au cours de notre première semaine, nous avons rétabli le questionnaire détaillé de recensement de Statistiques Canada, qui a été rapidement suivi par le fait de veiller à ce que les experts en la matière, y compris les scientifiques, puissent parler librement de leurs travaux. Ces démarches importantes ont donné le ton à notre approche en matière de sciences qui valorise une culture d’ouverture et d’optimisme et qui favorise la diversité.
En plus de collaborer avec des chefs de file en recherche afin de corriger les lacunes en matière d’équité et de diversité des sciences, notre gouvernement a également rétabli l’enquête sur le Système d’information sur le personnel d’enseignement dans les universités et les collèges, qui offre un aperçu de la composition du personnel de la Faculté sur les campus à travers le pays et la façon dont elle change. Les données générées par l’enquête permettront aux établissements d’enseignement postsecondaire de créer une faculté plus inclusive et diversifiée qui reflète le Canada moderne.
Si nous voulons surmonter certains des grands défis environnementaux, sociaux et économiques auxquels nous faisons face en tant que pays, nous ne pouvons exclure plus de la moitié de la population, la moitié de notre intelligence, la moitié de nos idées.
La science a joué un rôle de premier plan dans l’examen de l’évaluation environnementale et des processus de réglementation, dans notre investissement envers des scientifiques fédéraux au ministère des Pêches et des Océans, et dans le renouvellement de la collaboration scientifique internationale dans l’Arctique. J’ai eu l’honneur de me joindre à mes collègues internationaux lors de la toute première Réunion des ministres des Sciences pour l’Arctique organisée par la Maison-Blanche en septembre, où j’ai proposé de travailler en partenariat avec les peuples indigènes et les collectivités nordiques afin que nous puissions conjointement tenir compte des changements rapides qui apparaissent dans le Nord.
Le rôle important que joue les sciences m’a amené à consulter des scientifiques et des experts à travers le pays et à l’échelle internationale alors que nous œuvrons à créer un poste de Conseiller scientifique principal. Lorsque le mandat sera défini et que le poste sera pourvu, le Conseiller scientifique principal défendra avec vigueur les sciences et les scientifiques au sein du gouvernement.
Le soutien qu’accorde le gouvernement aux sciences doit également être stratégique, efficace et être aussi efficient que possible pour la communauté scientifique et pour les Canadiens en général. Voilà pourquoi nous avons lancé en juin dernier un examen indépendant du financement fédéral aux sciences fondamentales – le premier en son genre.
J’ai nommé un éminent groupe d’experts composé de neuf membres pour examiner les mécanismes de financement fédéral aux sciences fondamentales. Présidé par l’ancien recteur de l’Université de Toronto, David Naylor, le groupe d’experts a parcouru le pays afin de recueillir les commentaires des scientifiques, chercheurs, administrateurs, et l’ensemble des Canadiens. En plus de rencontrer des intervenants dans le cadre de plus d’une douzaine de tables rondes, le groupe d’experts a également reçu plus de 1 200 propositions individuelles présentées par des scientifiques et le public par le biais de son portail en ligne.
Alors que le gouvernement du Canada s’est employé à définir et à corriger les lacunes en matière de financement fédéral des sciences, nous continuons de déployer des efforts afin que ce financement soit versé aux initiatives et programmes scientifiques d’importance par le biais des engagements pris dans le budget de 2016. Cela comprend 2 milliards de dollars octroyés par l’entremise du Fonds d’investissement stratégique pour les établissements postsecondaires, dont le but est d’améliorer l’infrastructure de recherche et d’innovation à travers le Canada, 900 millions de dollars pour appuyer 13 projets de recherche de pointe par l’entremise du premier Fonds d’excellence en recherche Apogée Canada, et une somme additionnelle de 95 millions de dollars aux trois conseils subventionnaires fédéraux, l’augmentation la plus importante et inconditionnelle depuis plus d’une décennie.
Au cours de la dernière année, notre gouvernement a beaucoup accompli pour promouvoir les sciences au pays. Mais je suis consciente qu’il y a beaucoup à faire. Je me réjouis à l’idée de conserver la place des sciences à la table fédérale et de veiller à ce qu’une bonne politique scientifique profite à notre communauté, notre environnement, notre économie et notre classe moyenne.
Kirsty Duncan
Ministre des Sciences